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Procédure de mise en sécurité ordinaire

Lorsque la solidité de tout un bâtiment ou de certains de ses éléments présente un risque pour la sécurité des biens et des personnes (occupants, voisinage comme simples passants), il convient de mettre en œuvre la procédure de mise en sécurité ordinaire (en cas de danger grave et imminent caractérisant l’urgence, se reporter à la fiche Procédure de mise en sécurité d’urgence).
Le risque présenté par le bâtiment peut être signalé par toute personne en ayant connaissance. Il est fondamental d’être particulièrement vigilant à ce type de signalement pour éviter d’engager la responsabilité de la commune ou du maire en cas d’inaction.

Pour rappel, la procédure de mise en sécurité ne s’applique que lorsque les désordres sont inhérents à l’édifice qu’ils fragilisent.
Concrètement, il doit exclusivement s’agir de désordres trouvant leur origine dans le bâtiment tels que : 
  - Défaut d’entretien (ex : fuites dues à l’absence d’entretien des canalisations) ;
  - Vice de construction (ex : construction inadaptée au terrain d’assise) ;
  - Etc… 

A l’inverse, les désordres provoqués par une cause extérieure à l’immeuble ne peuvent justifier le recours à la procédure de mise en sécurité (tels qu’un phénomène naturel comme un glissement de terrain). En cas de menace pour la sécurité publique, il s’agira d’agir sur le fondement des pouvoirs de police générale du maire.

Du fait de l’absence de danger grave et immédiat, la procédure de mise en sécurité ordinaire présente les caractéristiques suivantes :

  • L’adoption de l’arrêté de mise en sécurité est précédée d’une procédure contradictoire avec la personne responsable de la mise en sécurité du bâtiment ;
  • La personne tenue d’exécuter les prescriptions de l’arrêté de mise en sécurité est redevable du paiement d’une astreinte en cas d’inexécution des mesures et travaux prescrits.

Schéma récapitulatif de la procédure de mise en sécurité ordinaire

 

1. Procédure contradictoire

L’autorité compétente informe le propriétaire ou le syndic si cela concerne les parties communes (couloirs, chaudière, canalisations, garde-corps, terrains jardins, etc…) des motifs qui la conduisent à envisager de mettre en œuvre la procédure de mise en sécurité ordinaire d’un immeuble.

Voir modèle de lettre d’information au propriétaire ou au syndic de l’immeuble formalisant la procédure contradictoire

Dans le cadre de cette information :

  • Elle lui communique le rapport officiel établi par l’expert, un artisan ou les services municipaux ou intercommunaux ;
  • Le propriétaire ou le syndic est invité à présenter ses observations dans un délai qui ne peut pas être inférieur à 1 mois.

! Attention : Le délai d’1 mois laissé au propriétaire ou au syndic pour présenter ses observations est ramené à 15 jours en cas de locaux insalubres, sur-occupés ou impropres à l’habitation.

Si l'adresse des personnes concernées n'est pas connue, ou s'il est impossible de les identifier, la notification est faite par affichage à la mairie et sur la façade de l'immeuble.

En réponse à cette lettre, le propriétaire ou le syndic peut présenter des observations écrites ou orales.

À l’issue du délai prescrit, l’autorité compétente peut :

  • Stopper la procédure si le propriétaire ou le syndic a apporté une réponse satisfaisante ;
  • Continuer la procédure de mise en sécurité ordinaire en cas d’absence de réponse ou de réponse non satisfaisante, par un arrêté de mise en sécurité ordinaire.

La personne tenue d’exécuter les prescriptions de l’arrêté de mise en sécurité est redevable du paiement d’une astreinte en cas d’inexécution des mesures et travaux prescrits.

2.  Arrêté de mise en sécurité ordinaire

Voir modèle d’arrêté de mise en sécurité ordinaire

2. arrêté de mise en sécurité ordinaire

Liste des questions :

  1. Préconisations
  2. Locaux inhabitables
  1. 1 - Préconisations

    • L’autorité compétente s’appuie sur les travaux prescrits dans le constat pour prendre un arrêté de mise en sécurité ordinaire ;
    • L’arrêté doit indiquer les mesures indispensables pour faire cesser ce danger : réparations, démolition, etc... Contrairement à la procédure de mise en sécurité d’urgence, cet arrêté peut prévoir une astreinte.

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  2. 2 - Locaux inhabitables

    • Les réparations doivent permettre la fin de la situation d’urgence ;
    • Si l’habitation des locaux n’est pas possible, l’arrêté doit le mentionner ;
    • En cas d’interdiction d’habiter, le propriétaire doit assurer l’hébergement temporaire ou le relogement des occupants. Si l'obligation de relogement ou d'hébergement n'est pas satisfaite, l’autorité compétente prend les dispositions nécessaires et en répercute le coût sur le propriétaire.

    Notification

    L’arrêté est notifié en main propre par un agent assermenté ou en LR/AR :

    • Au propriétaire ;
    • Au syndic de copropriété ;
    • Aux occupants, dans l’hypothèse où ils sont distincts du propriétaire.

    Lorsque l’arrêté de mise en sécurité porte sur un bâtiment à usage total ou partiel d’habitation, il doit être communiqué :

    • Au maire (lorsque la mesure a été prise par le président de l’EPCI compétent en matière d’habitat) ;
    • Au président de l’EPCI (lorsque la mesure a été prise par le maire) ;
    • Aux organismes payeurs des aides personnelles au logement (caisse d’allocation familiales, Mutualité sociale agricole) ;
    • Aux gestionnaires du fonds de solidarité pour le logement du département lorsque le bâtiment est à usage total ou partiel d’habitation (Toulouse Métropole sur son territoire, Conseil Départemental de la Haute-Garonne sur le reste du département).

    Si l'adresse des personnes concernées n'est pas connue, ou s'il est impossible de les identifier, la notification est faite par affichage à la mairie et sur la façade de l'immeuble.

    ! Attention : L’architecte des Bâtiments de France doit obligatoirement être consulté avant l’adoption de l’arrêté de mise en sécurité ordinaire si l’immeuble est :
    - Inscrit au titre des monuments historiques,
    - Situé dans le périmètre des abords d’un monument historique,
    - Situé dans le périmètre d’un site patrimonial remarquable classé,
    - Protégé : monuments naturels et sites inscrits.

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3. Mesures à prendre à l’issue du délai de l’arrêté de mise en sécurité

3. Mesures à prendre à l’issue du délai de l’arrêté de mise en sécurité

A la fin du délai laissé au propriétaire pour faire les travaux, les services municipaux/intercommunaux ou un élu doit faire un rapport pour constater si les travaux ont été réalisés ou non.

Voir modèle de rapport de constat des travaux dans le cadre d’un arrêté de mise en sécurité

! Cas particulier :
Le propriétaire d’un immeuble ou un logement qui devient inoccupé après l’arrêté de mise en sécurité ordinaire peut ne pas exécuter les travaux demandés. Cette non-exécution de l’arrêté de mise en sécurité n’est possible que si l’immeuble ou le logement est sécurisé et sans danger pour la santé ou la sécurité des tiers. Dans ce cas, l’autorité compétente doit interrompre la procédure.
Les travaux devront toutefois être réalisés avant toute nouvelle occupation.

liste des mesures

Liste des questions :

  1. Les travaux demandés ont été réalisés par le propriétaire :
  2. Les travaux demandés n’ont pas été réalisés par le propriétaire
  1. 1 - Les travaux demandés ont été réalisés par le propriétaire :

    Les travaux demandés dans le cadre de la procédure ordinaire ont vocation à mettre fin au péril.

    L’autorité compétente doit prendre un arrêté de mainlevée. C’est au propriétaire de publier cet arrêté au fichier immobilier dont dépend l’immeuble.

    Lorsque l’arrêté de mainlevée supprime l’interdiction d’habiter, il doit être également notifié, en plus du propriétaire :

    • Au président de l’EPCI compétent en matière d’habitat (lorsque l’arrêté a été pris par le maire)
    • Au maire (lorsque la mesure a été prise par le président de l’EPCI compétent en matière d’habitat)
    • Aux organismes payeurs des aides personnelles au logement (caisse d’allocation familiales, Mutualité sociale agricole)
    • Aux gestionnaires du fonds de solidarité pour le logement du département lorsque le bâtiment est à usage total ou partiel d’habitation (Toulouse Métropole sur son territoire, Conseil Départemental de la Haute-Garonne sur le reste du département)

    Voir modèle d’arrêté de mainlevée de l’arrêté de mise en sécurité

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  2. 2 - Les travaux demandés n’ont pas été réalisés par le propriétaire

    La mise en œuvre de la procédure ordinaire est-elle suffisante ?

    L’autorité compétente doit d’abord se demander si le péril inhérent à l’immeuble ne s’est pas aggravé suite à l’inaction du propriétaire.

    Voici les deux questions que l’autorité doit se poser :

    • L’immeuble est-il très gravement endommagé ?
    • Existe-t-il un danger imminent pour la sécurité des biens et des personnes ?

    Si la réponse à ces deux questions est positive, alors la procédure d’urgence doit être enclenchée.

    Procédure de mise en sécurité d’urgence

    Dans les autres cas, il convient de continuer la procédure de mise en sécurité ordinaire :

    Astreinte

    Le propriétaire est redevable d’une astreinte. Cette astreinte a pour but de l’inciter à réaliser les travaux rapidement.

    Le montant de l’astreinte fixé par l’autorité compétente doit être inférieur à 1 000 € par jour.

    La notification de l’astreinte

    L’astreinte est notifiée au propriétaire. Si le bâtiment est un établissement recevant du public à usage total ou partiel d’hébergement, une notification doit être également adressée à l’exploitant qui est tenu solidairement au paiement de cette astreinte.

    L’astreinte s’applique à compter de la notification de l’arrêté.

    Le recouvrement de l’astreinte

    Le recouvrement des sommes est engagé par trimestre échu. Elles sont recouvrées comme en matière de contributions directes.

    L’astreinte est attribuée à la commune lorsque le maire est l’autorité compétente ou à l’EPCI lorsque le président est l’autorité compétente.

     

    Voir modèle d’arrêté de mise en œuvre d’une astreinte dans le cadre d’un arrêté de mise en sécurité

     

    ! Attention :
    Le montant total de l’astreinte ne peut être supérieur à 50 000 euros.
    Si l’autorité compétente ne liquide pas l’astreinte, c’est le préfet qui s’en charge et les sommes perçues sont versées à l’Agence Nationale de l’Habitat.

    Procédure d’office

    L’autorité compétente peut procéder d’office à l’exécution des travaux demandés dans l’arrêté de mise en sécurité, aux frais du propriétaire. Toute décision d’exécution d’office doit être motivée.

    La mise en place d’une astreinte ne fait pas obstacle à l’exécution d’office des travaux. L’astreinte prend fin à la date de la notification au propriétaire de l’exécution d’office des mesures et travaux prescrits dans l’arrêté de mise en sécurité.

    Avant de réaliser les travaux, le propriétaire doit être informé de la date à laquelle la société mandatée par l’autorité compétente doit venir faire les travaux.

    Voir arrêté de mise en demeure d’exécution d’office des travaux

    Si à l’issu des travaux d’office le péril est levé de façon permanente, l’autorité compétente doit prendre un arrêté de mainlevée.

    Voir modèle d’arrêté de mainlevée de l’arrêté de mise en sécurité

     

    Les frais engagés sont recouvrés comme en matière de contributions directes.

     

    ! Attention : Lorsque le propriétaire est insolvable, pas connu ou introuvable, il n’est pas possible de recouvrer la créance de façon habituelle.

    Dans ce cas, il est possible de garantir la créance par la mise en place d’une hypothèque légale spéciale sur l’immeuble. Cette hypothèque permet à l’autorité compétente de faire valoir la créance de la collectivité au moment de la cession de l’immeuble.

    Pour bénéficier de cette hypothèque, l’autorité compétente doit procéder à une double inscription au service de la publicité foncière :

    - arrêté de mise en sécurité et arrêté de mise en demeure comportant une évaluation sommaire des coûts des travaux à réaliser,

    - du titre de recouvrement de la créance émis.

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saisine

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 Formulaire de saisine pour les immeubles en péril

 

Textes de loi et références

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